Article de Michèle Théron

Dans la dépendance, la qualité du lien ayant été abîmée, il faut rétablir un bon contact avec soi-même. Etre à l’écoute de ses besoins est le chemin à retrouver pour nourrir le corps et l’âme.

Lorsque l’on parle de dépendance, on évoque la plupart du temps une dépendance à « quelque chose » : tabac, alcool, sucre, alimentation, … Pourtant, difficile d’aborder le problème de la dépendance –des dépendances, car elles sont multiples- sans évoquer ce qui les relie probablement toutes à l’origine : une problématique du lien. Les problèmes de dépendance évoquent la dépendance affective et ses corollaires : l’insécurité, l’immaturité affective, une mauvaise estime de soi, un manque d’intimité avec soi-même et un décentrage par rapport à ses besoins profonds. A l’origine, on retrouve souvent une carence affective qui aura pour conséquence de saboter la confiance primitive dans la vie, ce fondement essentiel de notre force psychique.
De plus, on sait aujourd’hui que cette « force psychique » est dépendante de nos sécrétions hormonales, telles la dopamine et la sérotonine qui sont des euphorisants naturels. Cette sécrétion est commandée par des facteurs relationnels, comme le précise Boris Cyrulnik : « (…) elle est ralentie chez le nourrisson privé de soins et de sources de plaisir ». D’autres expériences effectuées sur des singes confirment ces résultats, comme le souligne Arthur Janov : « De fait, on a observé que les singes séparés très tôt de leurs parents avaient un taux de sérotonine extrêmement bas ». Et la sérotonine est un neuromédiateur fortement impliqué dans les troubles du comportement comme la boulimie, la dépression, l’insomnie. Une relation entre la consommation d’alcool et le taux de sérotonine cérébral a été démontrée, même chez des alcooliques non déprimés.
C’est dire l’importance de l’empreinte affective sur notre métabolisme.
Et le besoin affectif est un besoin primordial, même s’il est souvent considéré comme secondaire (voir encadré), sous tendu par des pulsions générant un état de tension. Cet état va mettre l’organisme en mouvement jusqu’à ce qu’il ait réduit la tension et retrouvé son unité. C’est à ce moment que peuvent intervenir des conduites qui seront qualifiées d’addictions, si elles mettent le sujet en dépendance, voire en danger pour lui même. C’est Boris Cyrulnik qui nous dit encore : « Nous sommes en danger sitôt placés dans un contexte dépourvu de sens à nos yeux ». Et ce qui donne du sens aux événements que nous traversons, c’est la relation affective qui s’y joue, en écho à la relation affective nouée dans la prime enfance.
Il est rare de développer une addiction sans raison, même si, nous le verrons plus loin, nous pourrions classer certaines dépendances comme « exogènes », c’est à dire provoquées par des conditions extérieures. Mais même là, difficile d’attribuer exclusivement la responsabilité à des facteurs externes. Tout ce qui influence ou modifie nos comportements est conditionné par notre structure interne. Et cette structure interne s’est bâtie dès les premiers jours de notre vie (intra et extra utérine) grâce à la relation tissée entre l’enfant que nous étions et nos parents, et principalement notre mère.

Un lien très subtil
A travers le cordon ombilical, le fœtus reçoit la nourriture de façon continue, avec des informations différentes en fonction des émotions de la mère et de ce qu’elle mange. Si la mère a une mauvaise régulation de sa glycémie, l’apport en sucre à travers le cordon ombilical sera perturbé. Lors de l’allaitement, et si allaitement il y a, le lien entre l’enfant et la mère est renforcé. C’est un lien fort, psychophysiologique, puisqu’il conditionne la sécrétion lactée de la mère. La montée de lait dépend de l’appel du nourrisson, elle se tarit lorsque celui-ci est rassasié. Il se crée une fusion entre l’enfant et sa nourrice, fusion qui sera empreinte elle aussi de toutes les émotions qui circulent à ce moment là. C’est pourquoi nous construisons en grande partie notre corps sur le modèle de notre mère. Car à la question « que voit le bébé quand il regarde le visage de sa mère ? », Donald Winnicot, pédiatre et psychanalyste faisait cette réponse : « Généralement, ce qu’il voit, c’est lui-même.». Et « Selon que ce visage exprime l’amour, la tendresse, l’admiration ou la tristesse, l’angoisse, le rejet (…), l’enfant va investir différemment son corps et l’image de soi ». Outre le fait que l’enfant « absorbe » les émotions qui lui sont ainsi transmises, intervient aussi la manière dont cette nourriture est donnée.

Une insécurité dans l’enfance
Longtemps, il a été question de fractionner les rations alimentaires en fonction d’un horaire stricte, ne tenant pas compte des besoins de l’enfant. Il en résultait une anxiété et une insécurité qui submergeaient le nourrisson livré à lui-même dans sa totale dépendance, puisque ne pouvant répondre seul à ses propres besoins. Ces attitudes, même si elles étaient le fruit d’une « mode », peuvent persister, et n’en relèvent pas moins d’une perte de bon sens ou d’une coupure avec l’instinct maternel et traduisent une problématique du lien. De la qualité de la structure du Moi de la mère, de son histoire, dépend la relation, le lien qui s’établira avec l’enfant. Quelle est l’attitude de la mère face à un être dépendant et vulnérable comme son enfant ? Va-t-elle répondre à ses besoins, ou bien va-t-elle inconsciemment le frustrer, faisant ainsi écho à ses propres frustrations ? Plus tard, dans son éducation, l’enfant sera-t-il accompagné dans la réalisation de ses besoins et de son individualisation ou bien va-t-il servir à combler les besoins de ses parents ? La confirmation de sa propre existence par la validation de ses besoins réels est le début de l’autonomie.
Et on le verra, l’écoute des besoins est capitale dans l’autonomisation et une des réponses à la problématique de la dépendance. Mais déjà, il est important de comprendre que cette dépendance se met très tôt en place, et qu’elle symbolise une fusion avec une histoire qui reste incomprise et non résolue, qu’elle est liée à un sentiment d’insécurité qui cherche à être comblé, « annulé », par une substance ou une autre personne.

Une dépendance parfois exogène
Maintenant, il n’est pas exclu que certaines dépendances, comme celle du sucre par exemple, puissent être considérées comme « exogènes » au vu de l’industrie et des habitudes alimentaires modernes. En effet, l’appauvrissement de l’alimentation par le raffinage et l’ajout permanent de sucre dans des produits qui ne devraient pas en contenir, favorisent un phénomène de dépendance dont les
effets sont de plus en plus menaçants pour la santé humaine.
Le sucre se retrouve en effet partout et même les personnes qui, au départ, ne sont pas des « becs sucrés », voient insidieusement leur consommation augmenter : sauces, mayonnaises, charcuteries, légumes surgelés préparés, plats salés préparés, bâtonnets de poissons, saumon fumé, compotes, médicaments,… il est difficile d’échapper à un ingrédient présent là où on ne l’attendait pas. Une mayonnaise « allégée » va parfois contenir 14 % de sucre ajoutés. Dans une cigarette, il peut y avoir jusqu’à 10 % de sucre. Et l’un des moyens de mesurer l’impact d’une drogue, même dite « douce », est l’augmentation de la glycémie dans le sang. Café, alcool, tabac, coca et sucre bien sûr, font augmenter le taux de sucre dans le sang, ce qui est à l’origine de cette sensation d’euphorie, de concentration, de bien-être, et de faim calmée.
Le glucose est l’aliment de base de nos cellules et de notre cerveau. Consommer du sucre permet d’avoir une réponse rapide au niveau énergétique et crée un circuit « court ». La sensation de manque est vite comblée, mais disparaît vite aussi… Après le bien-être, c’est l’hypoglycémie, avec ses signaux de détresse qui appellent à consommer à nouveau du sucre : un vrai phénomène de drogue donc. Par ailleurs, ce type d’aliment ou de substance, crée un schéma où l’on va sans cesse chercher « à l’extérieur » les ressources qui nous seraient nécessaires, exactement comme lorsqu’on ne pouvait compter « que » sur maman. En consommant sans cesse et toujours plus, nous sommes projetés à l’extérieur de nous-mêmes, décentrés, au point de ne plus pouvoir sentir que c’est notre propre métabolisme, notre rapport à la nourriture, à nous-mêmes et aux autres qui va pouvoir combler nos besoins. Dans ce type de dépendance, il suffira peut-être simplement d’une prise de conscience, d’un recadrage, de lire les étiquettes des produits, de mieux choisir ses aliments pour retrouver rapidement une stabilité. Avec une alimentation saine, complète, qui stabilise la glycémie, le corps va se trouver en sécurité et va pouvoir faire confiance à ses ressources « intérieures ».

Un accompagnement holistique
Quelque soit la dépendance, alcool, café, tabac, alimentation, une stratégie globale s’impose. Pour accompagner une personne en dépendance, la naturopathie pourra apporter des réponses, à condition de concevoir cet accompagnement de façon holistique, c’est à dire en prenant en compte différents plans, du plus subtil (spirituel) au plus dense (physique). Si une partie, une fonction, un plan de notre être est inhabité, déserté, alors il ne peut être nourri correctement.
Pour répondre à la souffrance d’une personne en dépendance, il est nécessaire de nourrir le corps et l’âme. Aussi, l’accompagnement se fera en informant, en harmonisant, en accueillant des plans qui sont en souffrance ou mal intégrés, en fonction des priorités.

Au plan spirituel :
Il sera question ici de retrouver un idéal, une confiance en la vie. Confiance large qui permet de donner un sens à sa vie, de se réconcilier avec l’idée que l’on est unique, et de se connecter à nouveau au ciel et à la terre. L’être humain, lorsqu’il comprend qu’il est un pont entre le ciel et la terre, retrouve aussi la place qu’il a dans ce monde.

Au plan social :
Il est question à ce niveau là de changer ses croyances et son rapport aux autres, car le sentiment d’estime de soi n’est pas seulement une qualification individuelle -« qui suis-je »-, mais un rapport aux autres : « qui je suis par rapport aux autres, que sont les autres par rapport à moi » . Il faut donc à nouveau développer son sentiment d’appartenance, qui est un point d’appui pour construire un projet, pour extérioriser sa pulsion de vie et avoir le sentiment d’exister.

Au plan psychologique :
Tout d’abord, en fonction de la gravité des symptômes, il faudra engager la personne, si ce n’est déjà fait, à être suivie sur le plan psychologique et à travailler la problématique de sa dépendance. Mais parallèlement, on pourra la soutenir avec un travail destiné à reconstruire la sécurité, la confiance, l’estime de soi, le sentiment de valeur. L’estime de soi est capitale, on peut la considérer comme le système immunitaire du psychisme. Le sentiment de valeur est lié à la validation des besoins, à l’exploration des désirs et à l’accueil inconditionnel des émotions. C’est en accueillant les émotions autrefois refoulées que l’on peut à nouveau retrouver la trame de son histoire. Les émotions sont des agents de renseignement qui nous informent sur des besoins non satisfaits. Etre à leur écoute est donc le moyen le plus sûr de retrouver la confiance et le chemin vers soi. On encouragera et valorisera les prises de risque, parfois pour de toutes petites choses, car à chaque prise de risque, on lâche une peur, on accepte de rompre un attachement.
Parmi les techniques complémentaires, l’Olfactothérapie® permettra à la fois de contacter des émotions oubliées ou inaccessibles autrement, mais aussi, grâce à une odeur aimée que l’on pourra sentir en permanence, servir de « leurre » olfactif qui agira comme un substitut sensoriel et aidera au sevrage.
On pourra aussi orienter la personne vers une autre technique, l’haptonomie, qui, en travaillant sur la mémoire du toucher affectif, rétablit en profondeur la sécurité de base.
Pour soutenir ce plan, on pourra donner de la griffonia simplicifolia, plante dont l’actif principal est un précurseur de sérotonine, ou du millepertuis si un état dépressif est présent. Pour renforcer l’autonomie par l’affirmation de soi, on pourra prendre en élixir floral « centaurée », « plumbago », ou « pommier sauvage » pour assainir ses perceptions et éliminer les idées polluantes et restrictives. Mais ici, il faudra tenir compte de l’histoire de chacun pour vraiment connaître les remèdes les mieux adaptés.

Au plan physique :

  • Pour redonner au corps un sentiment de sécurité, il faut le nourrir correctement. Le cerveau étant l’organe le plus concerné dans la gestion de la dépendance, il conviendra donc de bien le nourrir avec des huiles exclusivement végétales, de première pression à froid, bio, et en particulier celles riches en oméga 3 comme l’huile de colza. Il conviendra de privilégier une alimentation hypotoxique, dépourvue d’excitants (qui sont généralement l’objet de la dépendance : alcool, café, sucre, tabac, coca…), mais capable de nourrir le corps en profondeur, avec l’introduction de légumineuses, de céréales complètes et d’oléagineux qui faisaient probablement défaut. La clé de voûte de cette nouvelle alimentation sera bien sûr la mastication, car elle seule va pouvoir déclencher le sentiment de satiété, remettre en contact avec le plaisir (paradoxalement absent) et donc, petit à petit, réinstaller un sentiment de sécurité. Alimentation saine, sommeil réparateur, oxygénation, répondent aux besoins vitaux de l’organisme et la sécurité commence par la satisfaction de ces besoins là.
  • Parallèlement, il est souhaitable de soutenir la fonction de désintoxication du foie, avec de la taurine par exemple, acide aminé soufré qui a l’avantage de fixer le magnésium (utile en cas de stress), et qui agit comme un neuromodulateur de certaines activités cérébrales.
  • Il sera probablement u
    tile de renforcer la flore intestinale, avec des pré et pro-biotiques, peut-être d’avoir recours à des irrigations coloniques, autant pour nettoyer l’intestin des toxiques accumulés que des vieilles mémoires qui ont laissé leur trace. Au quotidien, on pourra prendre de l’argile, 1 cuillérée à café dans un verre d’eau à laisser reposer toute la nuit et à boire le matin au lever.
  • La chlorella, cette algue bleue à la très grande richesse nutritive, sera ici surtout utilisée pour son très haut pouvoir antitoxique.
  • Pour favoriser la désaccoutumance à toutes les drogues, on prendra du kudzu, cette racine qui, consommée en cure, entraîne une diminution de la consommation d’alcool et de cigarettes. On a observé que l’alcool et la nicotine agissent sur les même récepteurs nerveux que les actifs de la plante.
  • Si la dépendance est plutôt au sucre, il conviendra de soutenir la fonction rate/pancréas, avec du chrome qui favorise la tolérance au sucre (maintien d’un niveau normal de glucose sanguin) et qui intervient dans le métabolisme des lipides, et l’association de « Zn-Ni-Co » en oligo-éléments.
  • Une activité physique quotidienne, ou au moins 3 fois par semaine sera un bouclier naturel contre le stress en évacuant les tensions, ces tensions qui poussent justement à consommer excessivement certains produits. De plus, une activité en plein air, à la lumière du jour, est importante pour informer la pinéale, glande régulatrice du rythme biologique et qui sécrète la mélatonine (dérivée de la sérotonine).
  • Les bains dérivatifs, en remobilisant les fascias et les toxines qui y sont stockées, permettront d’assainir l’organisme.
  • Le massage pourra constituer un support privilégié pour retrouver un sentiment d’unité corporelle, réduire le stress et se réapproprier son ressenti.
  • Des techniques comme l’acupuncture pourront aider au sevrage (auriculothérapie pour le tabac par exemple) et soutenir les organes dans leur fonction (assimilation, élimination). Pour la médecine chinoise, les organes ont aussi une fonction psychique, et soutenir le « rein » par exemple, permettra de réduire les peurs qui lui sont associées énergétiquement. Si un chagrin ancien subsiste, le poumon sera concerné puisqu’il gère la tristesse.

Bien entendu, l’aide de compléments alimentaires ou de biothérapies constitue une facilitation pour commencer un travail vis à vis de la dépendance, mais il est clair que l’hygiène alimentaire et l’hygiène de vie globale, qui seront peut-être plus longues à mettre en place, sont les garants d’une stabilité qui, une fois obtenue, sera acquise dans le long terme. La vie n’est pas linéaire, des rechutes sont toujours envisageables, elles sont aussi parfois riches d’enseignement et permettent de traverser une nouvelle étape vers l’autonomie. Et le moyen d’obtenir cette autonomie, c’est d’investir dans des stratégies physiques et psychiques qui s’inscrivent dans la durée et vont ancrer de nouveaux comportements au plus près de soi.

Michèle THÉRON
Praticienne de Santé Naturopathe
Thérapeute

Des besoins hiérarchisés
C’est le psychologue Abraham Maslow qui, dans les années 50, a mis en évidence l’importance des besoins humains et les a hiérarchisés sous forme d’une pyramide. Ce principe de hiérarchie suppose qu’un nouveau besoin (supérieur), n’émerge que lorsque le (ou les) besoin inférieur a été relativement satisfait. A la base se trouvent les besoins primaires et essentiels (tels la survie et la sécurité), et plus on s’élève, plus il s’agit de besoins qui émergent une fois que ceux du dessous sont assouvis. Ne demandez pas à un être humain d’être préoccupé par son accomplissement personnel s’il manque de sommeil, de nourriture, de boisson ou s’il est en danger… Ce sont des besoins considérés comme primaires, essentiels à la survie. Néanmoins, certains besoins, comme les besoins affectifs, bien que considérés comme « secondaires » sont tout aussi vitaux. En effet, un enfant privé d’affection ou séparé de sa mère est en danger et sa survie est même menacée. René Spitz a observé les enfants placés en institution, et a constaté que la mortalité et les maladies étaient plus importantes chez ces enfants, bien qu’ils recevaient des soins. Il a d’ailleurs nommé ce syndrome « l’hospitalisme ».
Mais que ce soit pour Maslow ou Carls Rogers, l’être humain est un être de transcendance et a besoin de s’accomplir, d’aller vers la croissance et l’épanouissement de son potentiel inné. Cette tendance ne peux s’exprimer que si l’individu prend conscience de ses vrais besoins, besoins auxquels il n’a accès que s’il a reçu un « regard positif inconditionnel » lui donnant le sentiment d’être aimé et respecté. Ce besoin inaliénable de transcendance est le besoin d’une vie signifiante (value-life) qui pousse l’être humain au-delà de ses limites habituelles.

Nous devons satisfaire nos premiers besoins avant de nous élever dans la hiérarchie des besoins.

Boris Cyrulnik, in Psychologies n° 206
Arthur Janov, in Le corps se souvient, Ed. du Rocher
B. Cyrulnik in Médecines Douces, sept 94
cité par E. M. Lipiansky in L’identité, Ed. Sciences Humaines
Jean-François Gossiaux, in L’identité, Ed Sciences Humaines

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