Article de Michèle Théron

Un grain de folie avant l’automne… L’été est l’occasion de goûter à de nombreux fruits et d’expérimenter des monodiètes pour vous offrir une désintoxication en douceur. Si par hasard vous ne l’avez pas fait, ou si après une cure de pêches votre motivation est encore au beau fixe, la fin de l’été et l’entrée de l’automne vous réservent une des cures les plus renommées : la cure de raisin. Non, pas celle que vous avez peut-être l’habitude de pratiquer le midi pour accompagner votre repas… Une vraie cure, avec du raisin en grappes pour toute nourriture !

La nature des maladies
Pendant près d’un siècle, cette cure était pratiquée dans de nombreuses stations thermales d’Europe (Allemagne, Suisse, Russie) et plusieurs médecins y consacrèrent des ouvrages (1). Elle fut « redécouverte » vers 1930 par Johanna Brandt, infirmière sud-africaine, qui obtint grâce à elle des guérisons spectaculaires.
Aucun remède sophistiqué n’a permis à la fois de soigner articulations douloureuses, calculs biliaires, fibromes, ulcères à l’estomac, constipation, excès de poids, insomnies, problèmes de peau, cystites, coliques néphrétiques, hémorroïdes, bronches, sciatiques,…. Autant de cas rapportés par les curistes ou les médecins. Comment expliquer une telle diversité, sans s’interroger sur la nature des pathologies ? A toutes les époques, de nombreux thérapeutes ont constaté que la maladie devient le seul moyen pour l’organisme d’évacuer ses surcharges. Les émonctoires sont alors sollicités pour drainer les toxines et nettoyer le terrain, mais une alimentation trop riche ou déséquilibrée freine cette action. La cure de raisin, parce qu’elle met au repos le système digestif et qu’elle est hypotoxique et dépurative, répond à ce processus de drainage et de nettoyage.

Comment agit le raisin ?
Le raisin est composé d’eau, de glucides, protéines, lipides, minéraux, oligo-éléments, vitamines, acides organiques, tanins, anthocyanes, flavones,…mais nul ne peut vraiment dire dans lequel de ses composants se trouve le secret de son action spécifique. L’efficacité réside en grande partie dans le fait :

  • qu’il est consommé seul à chaque repas ;
  • qu’il est consommé cru : digestion plus rapide et recharge énergétique ;
  • qu’il possède des vertus propres : diurétique, laxatif, cholagogue et cholérétique, riche en vitamines et oligo-éléments, désincrustant des tissus profonds. Une perméabilité trop importante des capillaires entraîne une infiltration des tissus avoisinants, or on sait que sa peau et ses pépins sont riche en oligomères procyanidoliques, dont la propriété est d’augmenter la résistance des vaisseaux, donc d’améliorer la circulation veineuse et lymphatique.

Modifications du bilan métabolique
Les diverses analyses effectuées sous contrôle médical, montrent généralement les résultats suivants* :

  • les urines sont plus abondantes et moins concentrées ;
  • les mouvements péristaltiques de l’intestin sont stimulés ;
  • le poids des selles fait plus que doubler ;
  • les selles sont plus aqueuses, plus riches en azote et matières minérales ;
  • le taux de cholestérol, des triglycérides et de l’urée diminue (de –23 à – 54 % dans certains cas) ;
  • la glycémie diminue sensiblement et le taux d’hémoglobine augmente très légèrement : la cure ne provoque donc ni hyperglycémie ni anémie.

* Etude menée sur 500 personnes en 1989 et 1990 à l’initiative de Terre Vivante.

Une action en profondeur
Consommé en monodiète sur plusieurs jours, le raisin va permettre :

  • une autolyse : moyen pour le corps de pourvoir à ses apport nutritifs
  • une élimination des toxines qui seront « recyclées », favorisant l’apparition de crises curatives, sous forme de symptômes semblables à ceux des pathologies ;
  • une régénération organique, par la réduction du travail digestif : cette économie d’énergie sera utilisée à la reconstruction cellulaire.

Ce sont là les mêmes propriétés qu’un jeûne, avec un avantage certain : celui de réduire la puissance des crises curatives.

  • Après 2 jours d’alimentation hypotoxique, faire la veille au soir une soupe épaisse de légumes et prendre un léger laxatif au coucher ;
  • Le matin faire un lavement ; et si une constipation passagère s’installe, faire des douches rectales ; ceci accentue les processus d’élimination, évite les fermentations et assure la réussite de la cure ;
  • Acheter du raisin de culture biologique, afin d’éviter les risques d’irritation digestive dus aux engrais et pesticides de synthèse ; laver le raisin à grande eau ;
  • Consommer par jour, de 2 à 4,5 kg de raisin bien mûr, de plusieurs variétés, en particulier le chasselas ; en dessous de 2 kg, le principe autolytique de la cure s’installe (si l’on souhaite maigrir) ; au dessus, c’est un principe dépuratif, avec une stimulation puissante des émonctoires ;
  • Manger lentement, environ toutes les 2 à 3 heures ;
  • Manger les peaux augmente le péristaltisme, mais en cas d’irritation, les mâcher et les rejeter ; si on mange une grande quantité de raisin, recracher une partie des peaux ; sachez que le raisin noir est plutôt constipant.

Les crises d’élimination
Un certain nombre de symptômes se manifestent pendant la cure : fatigue, maux de tête, nausées ou vertiges, frilosité ; ils sont l’expression normales de l’organisme, face au changement métabolique qui s’opère. Des crises curatives peuvent aussi survenir : constipation, diarrhées, langue chargée, douleurs musculaires ou articulaire, éruptions cutanées, fièvre, rhume. Ces réactions normales sont provoquées par la libération dans la circulation sanguine des toxines accumulées dans l’organisme. Boire fréquemment et se reposer suffisamment, sans tomber dans l’inactivité. La vitalité doit être suffisante pour faire face à ses occupations.

Les contre-indications :
Si peu de problèmes ont été rapportés, il est prudent de s’abstenir en cas de diabète, maladie lourde (consulter un médecin), colite, éventuellement terrain très allergique (à cause de la présence de tyramine, médiateur chimique de l’allergie), manque de vitalité, frustration trop importante par rapport à la privation de nourriture ou si l’on est une femme enceinte. Enfin pour faire de cette cure une réussite, suivez 10 conseils incontournables et transformez cette expérience en belle aventure !

Avec cette cure de raisin chargé du soleil de l’été, vous serez prêts à affronter l’automne et l’hiver, désintoxiqués, régénérés, délestés de vos surcharges inutiles et ra
yonnants d’un nouveau dynamisme.
Bon courage !

  • Prévoir une période et un environnement favorables
  • S’assurer que la motivation est à la hauteur des efforts à faire… surtout si l’entourage est récalcitrant !
  • Si c’est la première fois, limiter l’ambition à quelques jours ; l’année prochaine, il y aura encore du raisin pour faire une cure un peu plus longue…
  • Encadrer la cure d’une alimentation hypotoxique ; soigner la reprise alimentaire (fruits, légumes, pas de féculents)
  • Faire une provision suffisante de raisin ; ce serait dommage de craquer sur un éclair au chocolat parce que vous venez d’avaler le dernier grain de votre réserve !
  • Manger à sa faim ; la cure doit rester un plaisir et non pas une contrainte ;
  • Si une baisse de vitalité s’installe, avec frilosité, faire des exercices doux, des bains, douches et tisanes chaudes pour préserver la chaleur corporelle ;
  • Penser à faire des exercices de respiration, l’air assurera une bonne répartition de l’énergie et vous réchauffera ;
  • Etre le plus possible en contact avec les éléments : air, eau, soleil, terre, arbres, qui sont les grands docteurs de la nature ;
  • Enfin, soigner ses nourritures spirituelles… : lire, écouter de la musique, méditer, avoir des pensées positives, être patient, confiant, c’est l’occasion tant attendue de se recentrer !

Michèle THÉRON
Praticienne de Santé Naturopathe
Thérapeute

  1. De Carrière « La cure de petit lait et de raisin » (1860) ; Dr Herpin « Du raisin considéré comme médicament » (1874) ; Dr F. Rey « Le raisin et le jus de raisin » (1908) ; Dr Buttner, auteur d’une thèse sur la cure de raisin (1919)

bibliographie :
« L’Homme empoisonné », D. Kieffer, Ed. Grancher
« Régénération et détoxication par la cure de raisin », Ch. Vasey, Ed. Jouvence
« Le petit guide de la cure de raisin », Ed. Terre vivante


La Cure de Raisin
Article de Michèle Théron

Un grain de folie avant l’automne

La nature des maladies
Pendant près d’un siècle, cette cure était pratiquée dans de nombreuses stations thermales d’Europe (Allemagne, Suisse, Russie) et plusieurs médecins y consacrèrent des ouvrages (1). Elle fut « redécouverte » vers 1930 par Johanna Brandt, infirmière sud-africaine, qui obtint grâce à elle des guérisons spectaculaires.
Aucun remède sophistiqué n’a permis à la fois de soigner articulations douloureuses, calculs biliaires, fibromes, ulcères à l’estomac, constipation, excès de poids, insomnies, problèmes de peau, cystites, coliques néphrétiques, hémorroïdes, bronches, sciatiques,…. Autant de cas rapportés par les curistes ou les médecins. Comment expliquer une telle diversité, sans s’interroger sur la nature des pathologies ? A toutes les époques, de nombreux thérapeutes ont constaté que la maladie devient le seul moyen pour l’organisme d’évacuer ses surcharges. Les émonctoires sont alors sollicités pour drainer les toxines et nettoyer le terrain, mais une alimentation trop riche ou déséquilibrée freine cette action. La cure de raisin, parce qu’elle met au repos le système digestif et qu’elle est hypotoxique et dépurative, répond à ce processus de drainage et de nettoyage.

Comment agit le raisin ?
Le raisin est composé d’eau, de glucides, protéines, lipides, minéraux, oligo-éléments, vitamines, acides organiques, tanins, anthocyanes, flavones,…mais nul ne peut vraiment dire dans lequel de ses composants se trouve le secret de son action spécifique. L’efficacité réside en grande partie dans le fait :

  • qu’il est consommé seul à chaque repas ;
  • qu’il est consommé cru : digestion plus rapide et recharge énergétique ;
  • qu’il possède des vertus propres : diurétique, laxatif, cholagogue et cholérétique, riche en vitamines et oligo-éléments, désincrustant des tissus profonds. Une perméabilité trop importante des capillaires entraîne une infiltration des tissus avoisinants, or on sait que sa peau et ses pépins sont riche en oligomères procyanidoliques, dont la propriété est d’augmenter la résistance des vaisseaux, donc d’améliorer la circulation veineuse et lymphatique.

Modifications du bilan métabolique
Les diverses analyses effectuées sous contrôle médical, montrent généralement les résultats suivants* :

  • les urines sont plus abondantes et moins concentrées ;
  • les mouvements péristaltiques de l’intestin sont stimulés ;
  • le poids des selles fait plus que doubler ;
  • les selles sont plus aqueuses, plus riches en azote et matières minérales ;
  • le taux de cholestérol, des triglycérides et de l’urée diminue (de –23 à – 54 % dans certains cas) ;
  • la glycémie diminue sensiblement et le taux d’hémoglobine augmente très légèrement : la cure ne provoque donc ni hyperglycémie ni anémie.

* Etude menée sur 500 personnes en 1989 et 1990 à l’initiative de Terre Vivante.

Une action en profondeur
Consommé en monodiète sur plusieurs jours, le raisin va permettre :

  • une autolyse : moyen pour le corps de pourvoir à ses apport nutritifs
  • une élimination des toxines qui seront « recyclées », favorisant l’apparition de crises curatives, sous forme de symptômes semblables à ceux des pathologies ;
  • une rég
    énération organique, par la réduction du travail digestif : cette économie d’énergie sera utilisée à la reconstruction cellulaire.

Ce sont là les mêmes propriétés qu’un jeûne, avec un avantage certain : celui de réduire la puissance des crises curatives.

  • Après 2 jours d’alimentation hypotoxique, faire la veille au soir une soupe épaisse de légumes et prendre un léger laxatif au coucher ;
  • Le matin faire un lavement ; et si une constipation passagère s’installe, faire des douches rectales ; ceci accentue les processus d’élimination, évite les fermentations et assure la réussite de la cure ;
  • Acheter du raisin de culture biologique, afin d’éviter les risques d’irritation digestive dus aux engrais et pesticides de synthèse ; laver le raisin à grande eau ;
  • Consommer par jour, de 2 à 4,5 kg de raisin bien mûr, de plusieurs variétés, en particulier le chasselas ; en dessous de 2 kg, le principe autolytique de la cure s’installe (si l’on souhaite maigrir) ; au dessus, c’est un principe dépuratif, avec une stimulation puissante des émonctoires ;
  • Manger lentement, environ toutes les 2 à 3 heures ;
  • Manger les peaux augmente le péristaltisme, mais en cas d’irritation, les mâcher et les rejeter ; si on mange une grande quantité de raisin, recracher une partie des peaux ; sachez que le raisin noir est plutôt constipant.

Les crises d’élimination
Un certain nombre de symptômes se manifestent pendant la cure : fatigue, maux de tête, nausées ou vertiges, frilosité ; ils sont l’expression normales de l’organisme, face au changement métabolique qui s’opère. Des crises curatives peuvent aussi survenir : constipation, diarrhées, langue chargée, douleurs musculaires ou articulaire, éruptions cutanées, fièvre, rhume. Ces réactions normales sont provoquées par la libération dans la circulation sanguine des toxines accumulées dans l’organisme. Boire fréquemment et se reposer suffisamment, sans tomber dans l’inactivité. La vitalité doit être suffisante pour faire face à ses occupations.

Les contre-indications :
Si peu de problèmes ont été rapportés, il est prudent de s’abstenir en cas de diabète, maladie lourde (consulter un médecin), colite, éventuellement terrain très allergique (à cause de la présence de tyramine, médiateur chimique de l’allergie), manque de vitalité, frustration trop importante par rapport à la privation de nourriture ou si l’on est une femme enceinte. Enfin pour faire de cette cure une réussite, suivez 10 conseils incontournables et transformez cette expérience en belle aventure !

Avec cette cure de raisin chargé du soleil de l’été, vous serez prêts à affronter l’automne et l’hiver, désintoxiqués, régénérés, délestés de vos surcharges inutiles et rayonnants d’un nouveau dynamisme.
Bon courage !

  • Prévoir une période et un environnement favorables
  • S’assurer que la motivation est à la hauteur des efforts à faire… surtout si l’entourage est récalcitrant !
  • Si c’est la première fois, limiter l’ambition à quelques jours ; l’année prochaine, il y aura encore du raisin pour faire une cure un peu plus longue…
  • Encadrer la cure d’une alimentation hypotoxique ; soigner la reprise alimentaire (fruits, légumes, pas de féculents)
  • Faire une provision suffisante de raisin ; ce serait dommage de craquer sur un éclair au chocolat parce que vous venez d’avaler le dernier grain de votre réserve !
  • Manger à sa faim ; la cure doit rester un plaisir et non pas une contrainte ;
  • Si une baisse de vitalité s’installe, avec frilosité, faire des exercices doux, des bains, douches et tisanes chaudes pour préserver la chaleur corporelle ;
  • Penser à faire des exercices de respiration, l’air assurera une bonne répartition de l’énergie et vous réchauffera ;
  • Etre le plus possible en contact avec les éléments : air, eau, soleil, terre, arbres, qui sont les grands docteurs de la nature ;
  • Enfin, soigner ses nourritures spirituelles… : lire, écouter de la musique, méditer, avoir des pensées positives, être patient, confiant, c’est l’occasion tant attendue de se recentrer !

Michèle THÉRON
Praticienne de Santé Naturopathe
Thérapeute

  1. De Carrière « La cure de petit lait et de raisin » (1860) ; Dr Herpin « Du raisin considéré comme médicament » (1874) ; Dr F. Rey « Le raisin et le jus de raisin » (1908) ; Dr Buttner, auteur d’une thèse sur la cure de raisin (1919)

bibliographie :
« L’Homme empoisonné », D. Kieffer, Ed. Grancher
« Régénération et détoxication par la cure de raisin », Ch. Vasey, Ed. Jouvence
« Le petit guide de la cure de raisin », Ed. Terre vivante

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