Si depuis des millénaires les simples ont fait partie des remèdes essentiels d’orient ou d’occident, il est heureux de constater combien les recherches scientifiques modernes confirment peu à peu cette tradition hygiéniste et naturopathique. Trésors de bienfaits, les plantes peuvent nous offrir par exemple leur aide quotidienne – notre pharmacie familiale :

  •  En tant qu’aliments (comme fruits, les crudités ou les huiles sont déjà des nutriments, les soupes de légumes qui sont autant de décoctions hygiéno-thérapeutiques, de véritables «alicaments» !)
  •  En tant qu’aromates (fines herbes, épices, condiments…).
  •  En tant que tisanes (infusions, macérations ou décoctions).
  •  En tant que compléments sous forme de gélules, comprimés, teintures, macérations glycérinées (gemmothérapie), etc…
  •  En tant qu’élixirs floraux, alliés quelque peu «magiques» de notre harmonie psycho-émotionnelle.
  •  En tant qu’huiles essentielles, sous formes d’aérosols, onctions, bains, parfums …

C’est néanmoins dans le cadre des cures naturopathiques, toujours individualisées après un attentif bilan vital (iridologique, morphologique, pulsologique…) que les plantes pourront déployer tous leurs intérêts, bien au delà des effets symptomatiques trop souvent recherchés en phytothérapie.

Pour cela, à nouveau des exemples :

En «désintoxication», on aura recours à des plantes dont le tropisme (c’est à dire la cible d’action biologique) est émonctoriel, favorisant le drainage, l’élimination des déchets à l’origine de tant de troubles de surcharge. Pour aider les fonctions hépatiques : romarin, boldo, curcuma, fumeterre ou combretum. Pour la vésicule biliaire, le précieux radis noir (jus), le raifort ou l’artichaut (feuille). Pour les reins : l’orthosiphon, le chiendent (racines), le raisin d’ours (Uva ursi), le bouleau blanc, le frêne ou la piloselle. Pour la peau : fleurs de sureau, bourrache et bardane. Pour le transit intestinal : pruneaux et figues trempées, mucilages (graines de lin ou de psyllium, algues), voire casse, tamarin ou bourdaine…

En «revitalisation», on choisira des plantes riches en vitamines et enzymes : toutes graines germées en tête, jus de légumes crus (à l’extracteur type «Champion» de préférence), toutes les baies (myrtilles, cassis, argouses et arbouses…) ; riches en minéraux et oligo-éléments : Algues (Aramé, iziki, laitue de mer ou dulce en salades), mais aussi prèle ou orties (jus, soupes,…). S’il faut revitaliser les fonctions d’un foie épuisé (car il ne faut pas toujours le drainer !), on pensera au desmodium, à l’huile de Chardon Marie ou de Cardère.Ces plantes pourront se mélanger (2 ou 3 par tropisme) aisément et réaliser d’excellentes tisanes à boire généreusement durant deux à trois semaines.

Les plantes dites «adaptogènes» tiennent une place toute particulière parmi les revitalisantes, car elles possèdent la propriété d’optimiser nos réponses aux stresses, qu’il s’agisse du froid, du surmenage, des infections, des contraintes psychologiques, etc… Citons les cures de ginseng (la variété rouge de Mandchourie est la meilleure), d’éleuthérocoque (son cousin de Sibérie, bien connu des athlètes), de maté vert (boisson royale des brésiliens) ou de thé vert, de gingembre, muirapuama et shisandra (toniques et anti-stress de la libido +++), de gomphréna, ashwagandha ou ginkgo biloba, autres merveilles «anti-âge» très polyvalentes.

La revitalisation du système immunitaire pourra être aussi envisagée chez les individus aux défenses affaiblies (convalescents, diathèses II dite «hyposthéniques ou infectieuses chroniques», immuno-déprimés. Avec les conseils d’un praticien de santé compétent, on pourra choisir des cures de champignons tels que Shii-ta-ké, Maïtaké ou Reishi ; des cures de «griffe du chat» (étonnante liane nommée Uncaria tomentosa), de l’huile de kalinji (nigelle ou cumin noir), d’eupatoire chanvrine, d’échinacée ou de polygonal (renouée des oiseaux), toutes immuno-stimulantes (optimisant les défenses) ou immuno-modulantes (les régulant).

Les aromates procure des opportunités insoupçonnées de plaisirs gustatifs et de bienfaits gastriques (stimulent les sécrétions), ou intestinaux (régulent les ballonnements). Ainsi, soulignons quelques alliées de l’estomac : angélique, curcuma, gentiane, gingembre ou sumac… ; celles qui s’opposent aux gaz excédentaires : carvi, cumin, cardamome, coriandre ou genièvre… ; celles qui limitent les putrescences coliques : thym, sarriette, serpolet ou moutarde… ; les anti-spasmodiques majeures : basilic et estragon…

En cures «anti-radicalaires», on cherche essentiellement à soutenir les processus antioxydants, certes toujours associés au vieillissement, mais aussi, et cela est moins connu, à tous les troubles inflammatoires (rhumatismes, arthrite, colite chronique, etc…), infectieux chroniques (bronchite ou sinusites chroniques, furonculoses, etc…), immunitaires (Crohn, SEP, lupus, Ashimoto…) ou dégénératifs (Alzheimer, rétinopathies, Parkinson, arthroses, cancers…). Les végétaux les plus appropriées à répondre au stress oxydatif sont probablement les légumes (brocoli, tomate, céleri, cresson, choux, potimarrons…), les fruits (myrtilles, cassis, raisin noir, papaye, mangue, goyave, pamplemousse rose, pastèque…)

Enfin, pour terminer ce panorama général sur une note parfumée, quelques huiles essentielles à posséder chez soi à portée de la main. Véritables concentrés vitaux, «extraits de soleil liquide», ces arômes rayonnent une énergie considérable, et donc une toxicité potentielle qui fait que l’on doit être particulièrement vigilant pour les employer, surtout par voie buccale ou cutanée.Parmi les plantes, notons lapacho, camomille, frêne, reine des près, sauge, romarin ou maté, mais surtout à nouveau les grandes vedettes que sont ginkgo, thé vert, échinacée, luzerne, gingembre, harpagophytum, schizandra ou curcuma.

Découvrez le bonheur des bains calmants aromatisés aux huiles essentielles de marjolaine, lavande et ravensare, ou encore des bains défatigants avec romarin et épinette noire (10 gouttes de chaque flacon à bien diluer avec un peu de savon liquide, sous l’eau remplissant la baignoire).

Découvrez les massages sensuels à l’ylang-ylang, au santal ou au bois de rose (10 gouttes du mélange pour une cuillère à soupe d’huile de macadamia ou de sésame par exemple).

N’oubliez pas une trace de menthe poivrée sur le front et le lobe des oreilles en cas de céphalée (ou sur la langue en cas de mal des transports), ou encore, si l’hiver attaque, des aérosols (à l’aide d’un diffuseur plutôt que d’un brûle-parfums) de niaouli, d’eucalyptus radiata ou de ravintsare.

Attention ! Laissez aux professionnels l’utilisation des huiles essentielles pouvant irriter gravement la peau ou les muqueuses (thym rouge, sarriette, origan, cannelle, girofle, muscade, agrumes…) de même que celles contenant des molécules toxiques pour le système nerveux (sauge officinale, thuya, hysope, cèdre, armoise, tanaisie, camphre…). En cas d’incident (projection dans les yeux, sur les organes génitaux) laver rapidement à l’huile (de table) et surtout pas à l’eau ni à l’alcool !

Que ce printemps éveille en chacun de vous une sève nouvelle de santé et d’enthousiasme, et que les plantes et leurs arômes participent chaque année un peu plus à la nécessaire réconciliation avec les forces vives de l’auto guérison.

Daniel KIEFFER
Directeur du Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique (CENATHO http://cenatho.fr)

Référence :
Article de Daniel Kieffer pour le Journal « SOLEIL LEVANT » selon accords téléphoniques des précédents (06/03/2002)

A lire :
«Cures anti-stress et santé globale –Encyclopédie des cures de revitalisation» aux Editions Sully
«L’homme empoisonné, cures végétales pour purifier son corps et son esprit», aux éditions Jacques Grancher.

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